Nom choisi pour l'opération française en RCA : « Sangari », du nom d'une variété de papillon. Concrètement, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude est amarré à Douala depuis le jeudi 28 novembre. Le BPC était parti de Toulon, dans le sud de la France, le 16 novembre dernier, avec à son bord, 350 hommes et une centaine de véhicules.
En attente du feu vert de Paris
L’ensemble de ces moyens a été débarqué, jeudi 28 novembre dans la soirée. « Nous avons quitté Toulon, avec à bord un détachement de l’armée de terre, dans le cadre d’une opération de présence dans le golfe de Guinée classique. Nous avons reçu l’ordre au cours de cette mission de débarquer ce détachement de l’armée de terre à Douala. Il est en attente d’instructions et d’ordres d’autorités politiques pour, éventuellement, intervenir en RCA », précise le capitaine de vaisseau De Briançon, le commandant du Dixmude.
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Les deux hélicoptères français «Gazelle», sur le pont du «Dixmude», dans le port de Douala.
RFI / Olivier Fourt
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Les véhicules, blindés et containers sont maintenant stockés dans une zone fermée, surveillée par la gendarmerie camerounaise, dans une zone industrielle à Douala. Les hommes, des soldats parachutistes de l’armée de terre, ont récupéré leurs armes et leur paquetage. Ils attendent donc désormais le feu vert de Paris pour rejoindre, par la route, la République centrafricaine voisine.
Consignes de discrétion
En attendant, les hommes peuvent aller se promener en ville, mais rentrent tous les soirs au bateau. Les militaires ont par ailleurs reçu des consignes de sécurité. « Pour notre personnel, également, nous avons fait des sensibilisations pour qu’ils restent discret, ne cèdent pas aux provocations et qu’ils se déplacent groupés pour être capable de s’extraire de toute situation un peu difficile », insiste le commandant du Dixmude. « De toute façon, aujourd’hui, il n’y a plus d’escales tranquilles », conclut l’officier.
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Quant aux 210 marins du Dixmude, ils reprendront prochainement la mer pour la mission Corymbe : trois mois de patrouilles et d’exercices en coopération avec les pays du golfe de Guinée.
■ Laurent Fabius sur RFI : en Centrafrique, les forces françaises « n’ont pas vocation à rester durablement »
Invité sur RFI ce mardi 3 décembre, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est revenu sur l’engagement de la France en République centrafricaine. Il a insisté sur le fait que l’objectif que se donne la France est de « rétablir la sécurité gravement menacée » dans le pays, et que les forces françaises « resteront mesurées dans leur nombre » et « n’ont pas vocation à rester durablement ».
« Notre action, celle des Africains d’abord, la Misca, la nôtre, celle des forces internationales, va consister à la fois à rétablir la sécurité gravement menacée, à rétablir aussi les droits humanitaires parce qu’il y a des exactions épouvantables. On va encore en découvrir. Et puis il faut préparer la démocratie, le fonctionnement de la démocratie et dans ce cas, de toutes les manières, ni le président actuel, ni le Premier ministre, ne peuvent se présenter, ça a été acté », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, réfutant l’idée selon laquelle la France s’apprêtait à contraindre Michel Djotodia, le président de la transition, à partir.
Jugeant que « terme d’implosion est juste » pour définir la situation en République centrafricaine, il estime qu’il convient de dissoudre « effectivement » les bandes armées qui composaient l’ancienne Seleka et « éviter [les] oppositions religieuses ». « Nos forces resteront mesurées dans leur nombre, et en plus elles n’ont pas vocation à rester durablement là-bas », a-t-il par ailleurs insisté.
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En vue du sommet « Paix et Sécurité en Afrique », qui se tiendra les 6 et 7 décembre à Paris en présence de nombreux chefs d'Etat africains, la présidence française a d'ores et déjà mis en place un site internet et un compte Twitter consacrés à l'évènement.